dimanche 25 novembre 2018

Recette pour insurrection

  1. Une ou des couleurs de référence qui permettent  de se reconnaître, puis de se compter , qui donnent l'impression d'appartenir à une communauté (Comme les supporters d'un club de foot): Brun, rouge, noir, jaune. Attention! Certaines ont été si utilisées qu'elles sont devenues clivantes plutôt que rassembleuses : brun, rouge.
  2.  Un dress-code. (Un uniforme ? pourquoi pas!) pour amplifier le point 1.
  3. Un petit geste de reconnaissance ou signe d'appartenance : le bras tendu, la main droite à hauteur de l'épaule dans l'expérience "La vague", l'index vers le ciel, un signe du pouce ...
  4. Une idée de partage , de communion . Des émotions fortes partagées. (Colère, rage, joie, espoir)
  5. Une cause généreuse : L’altruisme que nous possédons tous est le levier le plus puissant. La cause idéale, bien sûr, c'est le "Peuple" qui est "martyrisé" et que l'on veut "défendre", à qui l'on veut redonner sa fierté, la place qui aurait toujours du être la sienne, que l'on veut "Great Again".
  6. Au moins un bouc émissaire: Indispensable pour rassembler largement,  pour assurer la cohésion du mouvement, pour avoir des slogans faciles que l'on répète tous ensemble. Ce bouc émissaire  peut être une religion, une appartenance (les "juifs" ont souvent eu ce rôle), une ethnie pas forcement très différente (Tutsi  et Hutu, Serbe et Croate parlent la même langue, partagent la même culture, ont le même aspect physique),  une idéologie. Le gouvernement, ou mieux le président, peuvent aussi  faire office de boucs émissaires, même quand ils ont été librement élus l'année précédente. Les élites peuvent convenir aussi (On ne sait pas trop qui c'est, ce sont tout ceux qui exercent des responsabilités et qui sont coupés du Peuple, évidemment ), la presse ("La haine des médias est juste et saine", je cite de mémoire une stratégie proposée récemment). Bien sûr la finance, les banques sont toujours disponibles pour ce rôle, de toute façon personne ne les aime ni ne les défendra.
  7. Des contrôles pour vérifier  que les points 1 ,2,3  sont  appliqués. Un peu de violence "symbolique"  si ils ne le sont pas: Ça ne peut pas faire de mal (et ça défoule).  Certains peuvent exiger un sourire aussi comme un signe d’adhésion supplémentaire C'est adroit.  
    • Pour commencer, des barrages sur les principales routes suffiront, Les voitures "non  participantes" seront un peu secouées, ou on leur tapera un peu sur le toit, ou on les huera.  On pourra aussi les arrêter quelque temps. Rien de grave.  
    • Dans un deuxième temps, cela pourra continuer en institution de milices politiques, demande de délation, rééducation, déportation  ( voir l'expérience de sociologie la "Troisième vague").

Tout cela est sûrement bien connu des spécialistes de communication  des partis populaires fachos . Ça demande à être organisé, non pas en terme d’exécutions, mais en terme de symboles , de slogans  communs, de désignation des boucs émissaires, de dates de mobilisation, de récits partagés  etc.
On peut parfois connaître les auteurs  des vidéos partagées et chacun peut voir qui ils sont.  (par exemple FB auteur d'une vidéo vu 4M de fois)
La ruse suprême, c'est de faire croire que c'est spontané même si c'est encouragé, organisé et que le but (unique?) est de basse politique: Discréditer le pouvoir, les institutions, se donner une image d'alternative crédible, prendre le pouvoir sans dévoiler ni défendre (ou avoir)  un projet éligible.
¡No pasarán!,


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