Le peuple contre la démocratie

de Yascha Mounk

Au XVIIIe et XIXe , dans le rêve nationaliste qui engendra nos nations, il y avait autant un espoir de démocratie que de pureté ethnique.Il y avait aussi une attente de prospérité partagée.

Les causes principales de la crise des démocraties sont:

• Les démocraties libérales fournissaient une augmentation du niveau de vie: Elles ne le peuvent plus.
• Le système médiatique excluait les opinions les plus radicales,. Aujourd'hui des leaders politiques surfent sur le mensonge et la haine.
• Les grandes démocraties étaient ethniquement et culturellement homogènes, aujourd'hui la société est et sera plus diversifiée

A quoi il faut rajouter le sentiment que la démocratie, la volonté du peuple, n'est plus prise en compte pour les raisons suivantes:

• L'impression que les lobby  orientent les politiques publiques au profit d'intérêts particuliers. 
• Le pouvoir judiciaire de plus en plus indépendant - non élu  -  a de plus en plus d'importance
• Les banques centrales - indépendantes -  ont plus d'impacts sur la prospérité que le gouvernement.
• Les différentes agences (sanitaire, sûreté nucléaire, audiovisuelle, protection de l’environnement etc ) sont autant de lieux de pouvoir non élus.
• Les traités internationaux qui s'empilent par centaines et les cours de justices internationales diminuent la marge de manœuvre des gouvernements nationaux..
• Les organisation supra-nationales (Commission Européenne surtout, mais aussi otan, g7, g20 , onu) ont de plus en plus d'importance.
• La mondialisation financière échappe aussi à tout contrôle.
• Les sociétés mondiales ayant la puissance d'un état, impactant nos vies et nos sociétés (Facebook, Amazon , Google) n'ont pas de comptes à rendre.
• La complexité de nos sociétés rendent peu lisibles les problèmes, les solutions, l'action des gouvernements.

Evidemment, les mouvements populistes ont beau jeu de dénoncer cette perte de souveraineté, et promettent de s'affranchir de toutes ces contraintes (Et ils le font quand ils ont le pouvoir dans les démocratures au prétexte qu'ils incarnent seuls la volonté populaire)