Il n'y a plus de progrès

 Les personnes  nées dans les années 2000, n'ont absolument aucune idée de ce que peut être la croissance économique, la hausse du niveau de vie, le progrès technologique, contrairement à ceux de ma génération au même âge qu'eux.

Je suis né fin des années 1950, à 20 ans, au début des années 80, l'amélioration de la situation matérielle était partout visible.

A la campagne, dans la famille, nous avons  entraperçu la fin d'un monde sans eau courante, sans machines (avec des bœufs), sans voiture, et quasiment sans chauffage. En ville, à la maison, la télé noir et blanc, le frigidaire, la machine à laver et le chauffage  faisaient de nous des privilégiés. La télé couleur nous a émerveillé dans les années 70. Puis les magnétoscopes, lecteurs cassettes, CD, sont arrivés.

La R16 achetée par mes parents vers mes 12 ans était infiniment mieux que la Simca précédente. Partout la société de consommation triomphait.

Les ordinateurs sont apparus dans les maisons quand j'avais 30 ans, avec les jeux vidéos. Et l'internet est arrivé dans la décennie suivante, suivi du téléphone sans fil, puis des smartphones.

Politiquement les améliorations étaient encore plus spectaculaires: Les régimes les plus désespérants  (monde soviétique, apartheid sud africain, dictatures sud américaines, régime maoïste, Polpot) allaient disparaitre.

Les problèmes environnementaux de l'époque semblaient sous contrôle (couche d'ozone, pluies acides). Il était donc logique de penser que le "le réchauffement" allait l'être aussi.

Le progrès matériel et social se voyait.

Par contraste, un jeune ayant 20 ans aujourd'hui  (en 2022) n'a vécu aucune réelle nouveauté significative en biens de consommation (L'apparition des smartphone date de sa petite enfance). 

Les téléphones et les voitures grossissent mais sans apporter beaucoup plus de services ou de confort.

Le discours général, sur les progrès et les 'innovations'  ne semble plus d'actualité.

A 18 ans, Les millenium ont été enfermés pendant un an.

L'orientation politique générale du monde est dystopique (Guerre impériale Russe, guerre idéologique islamique, évolution inquiétante de la chine). Les crises (financières, politiques, écologiques, internationales) s'accumulent.

Sur le plan économique, la croissance en France est passé de 2-3% par an dans les 70-80 à 0,5-1% dans les années 2000.

En termes relatifs, la part du PIB français dans le PIB mondial a atteint son maximum au début des années 90.

Ces deux générations vont avoir du mal à partager une même conception du monde, un même optimisme, une même vision du futur.

méta-récit

L'ensemble des récits que nous partageons , que nous nous approprions , (pas auxquels nous croyons, ce mot à la consonance très chrétienne, me semble inapproprié) ou que nous rejetons forment notre identité.

Certains refusent par exemple de partager des récits scientifiques.
Ils les refuse pour des raisons identitaires et non pas pour ce que ces récits disent. Ainsi la médecine, les sciences économiques ou même l'astronomie sont rejetés.

Ce rejet - pour des raisons et des choix identitaires - amplifie , cristallise, une conscience de groupe, de classe peut-être et finalement une haine de l'autre.

Comment en sortir ? Comment faire que les forces centrifuges ne fragmentent pas notre société jusqu'à sa désintégration ?

Il faudrait comprendre ce que chaque récit partagé dit d'abord de nous, de nos appartenance, de nos éloignements.  Il faudrait clairement percevoir ces informations , ces meta-informations qui ne sont pas dans le récit mais sur le récit.

jung

 Symbole: même racine que "assembler", mettre ensemble. Un symbole établit des correspondances entre le  conscient et l'inconscient. Certains sont éternels et commun à toute l'humanité. C'est l'inconscient collectif

Archétype : formes instinctives de la représentation mentale.