mercredi 22 avril 2015

Tout peu changer - capitalisme et changement climatique (Naomi Klein)


Est il possible d'avoir des valeurs, des institutions, des actions qui répondent à une double nécessité : Lutter contre la pauvreté et réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Pour combattre efficacement le dérèglement climatique , il est impératif d'entreprendre un retour à l’économie locale, et de réfléchir à ce que l'on achète, à la façon dont on consomme et aux modes de production. La règle  la plus fondamentale du droit commercial actuel, c'est qu'on ne peut privilégier la production locale au détriment de la production à l'étranger. Si l'on ne met pas en question la structure même de l'économie, on ne s'attaquera jamais à la véritable racine des problèmes.
Dans notre culture politique , il est difficile de mettre en doute l'orthodoxie du libre-échange. Il est impensable de s'attaquer au mythe de la croissance économique aveugle. Hors, si l'on veut garder une chance d’éviter une catastrophe climatique, cela est un préalable. Les spécialistes nous disent qu'il est encore temps, mais  dans le cadre de notre système économique et politique actuel , cela est impossible.
Nous devons avoir l'audace de penser autrement, d'imaginer l'avenir autrement.
Pour beaucoup, un bouleversement catastrophique du climat de la planète est plus facile a accepter que la perspective de rompre avec les dogmes économiques et les idéologies politiques.
Les pays riches doivent commencer à réduire substantiellement leurs émissions de CO2 dès maintenant. Si ils attendent des technologies "prodigieuses", des signaux climatiques plus clairs, un consensus international, il sera trop tard. La diminution de la consommation toucherait les 20% des individus les plus riches de la population. Et en plus, ces changements peuvent conduire à une société plus juste, plus homogène.
Nous devons tous prendre conscience que personne ne viendra résoudre la crise à notre place, et que si un changement doit se produire, il surgira nécessairement d'en bas.

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