lundi 19 novembre 2007

Capitalisme et imagination selon Joseph Schumpeter

Le capitalisme ne peut poursuivre sa marche en avant qu'à condition que perdure l'esprit des entrepreneurs qui seule fait sa force, or le capitalisme secrète la grande entreprise et cette dernière étouffe toute velleité d'imagination. C'est le règne des cadres gestionnaires, des experts anonymes et des bureaucrates, plus soucieux de s'assurer une carrière stable, un revenu régulier et une position sociale avantageuse que de prendre des risques.



Dans la conception de Schumpeter, l'entrepreneur incarne le pari de l'innovation ; son dynamisme assure la réussite de celle-ci.
L'entrepreneur, qu'il ne faut pas confondre avec le chef d'entreprise, simple administrateur gestionnaire ou le rentier-capitaliste, simple propriétaire des moyens de production, est pour lui un véritable aventurier qui n'hésite pas à sortir des sentiers battus pour innover et entraîner les autres hommes à faire autre chose que ce que la raison, la crainte ou l'habitude leur dictent de faire. Il doit vaincre les résistances qui s'opposent à toute nouveauté risquent de remettre en cause le conformisme ambiant.
L'entrepreneur est certes motivé par la réalisation de bénéfices générés par les risques pris et la réussite.
Mais, la conception du profit défendue par Schumpeter est originale. L'entrepreneur crée de la valeur comme le salarié et comme lui il est aussi motivé par un ensemble de mobiles irrationnels dont les principaux sont sans doute la volonté de puissance, le goût sportif de la victoire et de l'aventure, ou la joie simple de créer et de donner vie à des conceptions et des idées originales. Pour Schumpeter, le profit est la sanction de l'initiative créatrice des risques pris par l'entrepreneur.

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